
Le 7 avril, l’Assemblée nationale a adopté en seconde lecture une proposition de loi pour harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales.
Ce fut une (autre) discussion houleuse. Après quelques modifications par le Sénat, l’Assemblée nationale a donc adopté une proposition de loi pour harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales, quelle que soit la dimension de la commune. Ce texte sera effectif (si le Conseil Constitutionnel n’y voit pas d’inconvénient) pour les élections municipales de l’année prochaine.
Cela impliquera notamment la constitution de listes paritaires pour toutes les communes (celles de moins de mille habitants comprises) et aussi la fin du panachage. Terminées les listes de candidates et de candidats sur lesquelles il fallait rayer les noms que ni convenaient pas. Une pratique un peu folklorique qui ne garantissait pas l’anonymat de l’électorat et pouvait engendrer des règlements de compte pendant ou après l’élection.
Maintenant, c’est scrutin de listes pour tout le monde avec le souci d’avoir autant d’hommes que de femmes. Au moment du vote au Palais-Bourbon, il y a clairement eu une ligne de fracture entre gauche / bloc central d’un côté et centre-droit /droite / extrême-droite de l’autre. Les explications de vote ont laissé entrevoir un refus de changer les habitudes chez certaines et certains.
Pour le RN, cette proposition n’a « aucun intérêt », guère surprenant de la part d’une formation politique qui soutient la cause des femmes dans les discours mais pas dans les votes. Les groupes LR (contre) et Horizons (abstention) se sont emportés contre la fin du panachage, le délai d’application de la loi jugé trop court et ont suggéré de laisser faire les sénateurs. Le député Pierre Cordier (LR, Ardennes) a dénoncé le risque d’une « politisation » des petites communes. Traduction : évitons de trop changer les choses, gardons des conseils municipaux peu « politisés » (plus simples à convaincre pendant les élections sénatoriales) et donc gardons la mainmise de la droite et du centre-droit sur la chambre haute.
Toutefois, le chemin vers la parité est encore long, même dans les communes plus peuplées. Selon l’INSEE, dans l’espace occitan, le taux de femmes maires par région va de 20,3 à 23,3%. À l’échelle départementale, l’Occitanie a 9 présidentes … 9 présidentes sur 14 pour toute le France. Et enfin, nous n’avons qu’une seule présidente de Région sur quatre. Pour le Partit Occitan, cette loi est une avancée. Une avancée qui permettra de revivifier le personnel politique et surtout de faire en sorte que le dit personnel soit le reflet véritable de la société qu’il représente… composée à 51,5% de femmes.

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