
En rendant un avis défavorable lors du Comité technique départemental de la SAFER qui s’est réuni le 3 février dernier, les représentants de la majorité territoriale ont réaffirmé que ce type d’opération n’est pas conforme à notre vision stratégique de l’agriculture corse.
Le foncier agricole doit bénéficier prioritairement aux jeunes agriculteurs qui peinent à trouver des terres afin de favoriser leur installation, et non à des holdings d’investisseurs, corses ou étrangers, situés hors du giron agricole.
Aussi, ce type de transaction présente le risque de financiarisation de l’agriculture et du marché foncier, préjudiciable au modèle de petites exploitations familiales à l’œuvre dans notre pays.
Enfin, nous déplorons l’état du droit positif en matière de régulation foncière qui ne prévoit, dans ce type de dossier, aucune information préalable de la Collectivité de Corse, et qui permet aux acteurs d’échapper au droit de préemption reconnu à la SAFER.
Ce dossier est une justification par l’exemple des mesures que nous prônons, en Corse et à Paris, depuis des années. L’existence d’un droit de préemption renforcé au profit de la Collectivité de Corse, financé par une taxe sur les transactions spéculatives, aurait rendu impossible ce type de contournement.
Dans le cadre du futur statut d’autonomie, la Collectivité de Corse, institution garante des intérêts matériels et moraux du peuple corse, devra disposer des compétences, outils et moyens adaptés aux spécificités de notre île, et nécessaires à la mise en œuvre d’une politique foncière et agricole à la hauteur des enjeux.

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