Les élections aux chambres d’agriculture révèlent un profond malaise dans le monde agricole. Le leadership de la FNSEA et du CNJA est remis en cause depuis quelques années par l’émergence de nouvelles organisations telles que la Coordination Rurale et la Confédération Paysanne. Le mode de scrutin fait que la FNSEA alliée au CNJA gardera la majorité des chambres d’agriculture. Cependant on note une forte progression en voix des deux autres organisations.
La plus importante est la progression de la Coordination Rurale, ce qui n’est pas pour nous réjouir dans la mesure où cette organisation syndicale est très proche des idées, des méthodes et des cadres de l’extrême droite. D’ailleurs sa progression lors de cette élection correspond assez bien avec la progression du vote RN dans les zones rurales. Nous ne faisons aucune confiance à cette organisation pour promouvoir une agriculture capable de faire vivre les paysannes et les paysans tout en prenant en compte la nécessité de se débarrasser de vieilles méthodes qui détruisent et l’agriculture et la planète. La Coordination Rurale fait son résultat sur la colère d’une partie du monde agricole mais la colère ne fait pas un programme.
Nous saluons la progression de la Confédération Paysanne qui depuis des années - et sans grand soutien médiatique - a le courage de tenir un langage nouveau, notamment sur les pesticides et sur le développement d’une agriculture respectueuse de l’eau, de la terre et consciente des défis qui se posent à nous lorsque s’amorce le changement climatique.
La FNSEA et le CDJA victimes d’une certaine usure et d’un discours souvent ambigu et contradictoire sur les grands sujets qui concernent l’agriculture ( climat, normes, produits phytosanitaires, eau…) vont garder la main sur la plupart des chambres d’agriculture malgré une participation à ces élections qui est en berne ( moins de 50%).
C’est dans l’ouest de l’Occitanie (anciennes régions Aquitaine et Midi-Pyrénées) que la coordination rurale fait ses meilleurs résultats. Les élus politiques de ces territoires, soucieux de l’avenir de l’agriculture et inquiets de la montée des idées simplistes doivent aujourd’hui prendre la mesure de toute leurs responsabilités dans la situation où se trouve le monde agricole.
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