Face à des députés qui faisaient leur rentrée parlementaire, le Premier ministre a prononcé, mardi 1er octobre, son discours de politique générale, une semaine après la formation de son gouvernement.
Parmi les éléments positifs, Régions et Peuples Solidaires (R&PS) salue l’annonce de la reprise des discussions pour l’autonomie de la Corse mais regrette que le Premier Ministre n’ait pas fait référence explicitement à l’autonomie de l’île, demandée par une large majorité d’élus de Corse et actée par les accords de Beauvau signés par le précédent gouvernement. Positif également est l’abandon du projet de loi constitutionnel portant sur le dégel du corps électoral en Kanaky-Nouvelle Calédonie qui avait provoqué de très graves événements. Le report des élections provinciales ouvre une nouvelle fenêtre pour le dialogue, pour le retour de la paix, pour l’avenir institutionnel et la décolonisation de la Kanaky-Nouvelle Calédonie.
Compte tenu de la crise démocratique et du délabrement des institutions, R&PS regrette cependant que le processus de décentralisation se limite à quelques territoires et non à une remise en cause profonde du modèle centralisé de la France. Une réforme globale de la carte des régions doit en effet être mise à l’agenda en tenant compte des faits majoritaires et des aspirations démocratiques existantes comme en Alsace, en Corse, en Bretagne et au Pays basque. Les aspirations catalanes et savoyardes à devenir des collectivités à statut particulier doivent être entendues. Le fait occitan dans sa dimension inter-régionale doit être reconnu.
R&PS regrette également qu’en matière de fraternité, la reconnaissance des langues régionales n’ait pas été mise à l’ordre du jour des priorités gouvernementales.
R&PS prend note de la réouverture du dossier des retraites et appelle à une remise à plat de l’âge de départ à la retraite, en concertation avec les partenaires sociaux, dans un esprit de justice sociale et de solidarité intergénérationnelle.
Pour R&PS, l’accès à la santé pour tous et partout ainsi que le maintien des services publics de proximité sont la priorité. Au vu de la situation budgétaire, des urgences écologiques et des réalités économiques, les transports du quotidien doivent être développés et les projets de Ligne à Grande Vitesse abandonnés.
Alors que le gouvernement semble considérer la lutte contre la dette écologique comme une exigence, l’annonce du détricotage de la loi « zéro artificialisation nette » pour relancer la construction immobilière et industrielle est très préoccupante au vu des besoins agricoles et environnementaux. L’accès au logement est un droit fondamental qui ne doit pas être confondu avec la prédation foncière. Face aux risques de bétonisation, la priorité doit être donnée à la rénovation ainsi qu’à la lutte contre la spéculation immobilière, l’airbnbisation et l’explosion du nombre de résidences secondaires dans certains territoires touristiques.
En attendant des précisions sur la feuille de route du gouvernement, R&PS et ses parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat restent vigilants et mobilisés sur tous ces dossiers.
François Alfonsi, Président de Régions et Peuples Solidaires