Michel Barnier, nommé premier ministre : c’est une grande surprise. Il fut un sympathisant de notre Mouvement pour la Région Savoie dans ses premières années politiques. Michel connaît la Savoie, son histoire. Il n’a jamais caché son intérêt pour la « réunification » 73+74.
Quelles que soient les qualités de la personne, la mission sera très dure. Il devra composer avec un président Macron qui ne décroche pas du pouvoir, malgré les résultats des élections. Quel soutien lui donneront les personnalités ambitieuses de son parti ? Il ne disposera pas d’une légitimité démocratique claire pour gouverner face à un parlement très divisé.
L’enjeu est de taille : comment sortir de ce bourbier institutionnel ?
Il faut reconnaître en Michel Barnier, plusieurs points forts. Il dispose de grandes qualités de négociateur, employées avec succès sur le dossier du Brexit. Sa carrière politique est derrière lui. Son ambition est au service d’un projet collectif. Michel Barnier s’est éloigné depuis longtemps de la sphère parisienne et, dans son expérience européenne, il n’a pu que constater que beaucoup d’Etats fonctionnaient mieux de manière bien plus « décentralisée ». Il se dit respectueux des territoires, soucieux du déclassement, et pour autant, il connaît les rouages du centralisme de la France. Sa nomination est même une surprise.
Se souviendra-t-il qu’il faut permettre à des territoires tels que la région Savoie d’acquérir une autonomie, une vraie reconnaissance politique et culturelle ? Sera-t-il l’homme qui marque l’histoire et ouvre la France au fédéralisme ? Nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance, et nous sommes disposés à lui souffler quelques articles d’une nouvelle constitution, fédérale et démocratique, sujet pour lequel nous ne manquons pas de propositions.
Pour le Mouvement Sabaudia-MRS
Laurent Blondaz
