Tenue au Pays Basque avec le soutien organisationnel d’EH-Bai, l’Université d’été R&PS a accueilli le tout nouveau et premier de la période récente, le député abertzale de gauche, Peio Dufau, élu le 7 juillet dernier.
Elle a aussi permis d’aller au contact du remarquable « écosystème », associatif, coopératif et alternatif, développé par les militants abertzale autour des thèmes essentiels à l’avenir du peuple basque : enseignement immersif en langue basque Seaska, chambre d’agriculture basque créée à Bayonne comme alternative à la chambre départementale basée à Pau, monnaie locale basque eusko, énergies renouvelables, associations pour l’accès au logement malgré la spéculation foncière, etc… Ce tissu dense et entreprenant fait la vitalité de la revendication abertzale pour construire un autre avenir au Pays Basque Nord.
Il est à la base des progrès politiques enregistrés sur ce territoire, dont l’élection de Peio Dufau comme député a été l’expression.
En début de séance, les représentants des organisations membres ont tenu à rendre hommage à Max Simeoni, premier eurodéputé "régionaliste" et fondateur de notre fédération en 1994 ainsi qu'à Philippe Duluc, responsable du parti
Eusko Alkartasuna en Iparralde (Pays Basque nord) pendant de nombreuses années et membre actif au sein de R&PS, qui nous ont quitté cette année.
En présence de Paul Molac, député réélu dans le Morbihan en Bretagne, et de Peio Dufau, député basque, les congressistes ont débattu de la situation politique incertaine qui prévaut en France suite à la dissolution et aux élections législatives de juin dernier.
Pour R&PS, la progression du Rassemblement National, même si elle a été contenue au second tour, est un sujet de préoccupation majeur. Elle fait écho à une tendance européenne, mais elle a pris en France une résonnance particulière, d’abord aux élections européennes, puis législatives.
L’échec politique d’Emmanuel Macron et de son gouvernement est patent et ne peut être ignoré. Il devra en être pris acte au sommet de l’État.
Le bloc de gauche formé par le Nouveau Front Populaire constitue le principal bloc mais ne suffit pas à créer les conditions d’une cohabitation claire.
Face à ce paysage politique éclaté, les composantes et les élus de R&PS se battront pour mettre à l’agenda des prochains mois les dossiers les plus importants selon la Fédération :
- Celui de la Kanaky que l’inconséquence de la politique d’Emmanuel Macron et d’une partie de la classe politique locale a conduit au drame. Les droits historiques du peuple kanak ne peuvent être bafoués davantage. Le processus d’autodétermination doit être rétabli et mis en œuvre sans tarder.
- Celui de la Corse où le processus de Beauvau a débouché sur un accord pour une modification constitutionnelle permettant d’aller vers l’autonomie de la Corse. Cet accord doit être mis en œuvre sans tarder.
- Celui du Pays Basque toujours en attente d’une Collectivité à Statut particulier pour sortir à la fois du département des Pyrénées Atlantiques et de la Méga-Région Nouvelle Aquitaine. Après une décennie accomplie sur la base de la solution provisoire de l’EPCI « Pays Basque », l’instauration d’une collectivité basque de plein droit doit être une priorité de la législature.
- Celui d’une nouvelle organisation territoriale allant dans le sens d’une autonomie pour toutes les régions à statut particulier, existantes et à créer (Bretagne élargie à 5 départements, Pays Basque, Alsace, Savoie et les Catalans) et incluant la prise en compte du fait occitan.
- Celui d’un statut de résident dans les zones de forte spéculation immobilière pour donner à chaque peuple les moyens de vivre dignement sur sa terre.
- Celui des langues régionales toujours en situation précaire depuis la censure par le Conseil Constitutionnel de la loi Molac de 2021.
Dans l’année à venir, R&PS décide de procéder à la structuration d’une organisation de la jeunesse.
Pour faire avancer ces revendications fondamentales, Régions et Peuples Solidaires ira avec ses députés à la rencontre des différents groupes de la nouvelle Assemblée Nationale, en dehors de l’extrême-droite. Malgré la confusion qui règne en France, il est possible de faire émerger des consensus dossier par dossier. Avec l’aide de ses quatre députés et de son sénateur, R&PS s’y emploiera activement.