Non satisfait d’avoir biaisé le résultat de la troisième consultation sur l’avenir de la Kanaky-Nouvelle Calédonie en maintenant le scrutin en pleine crise de la COVID et ce contre l’avis des représentants Kanaks, le gouvernement s’est lancé tête baissée dans une réforme du corps électoral humiliante pour les Kanaks, malgré le dissensus sur le sujet entre les loyalistes et indépendantistes.
Cette réforme qui consisterait à élargir le corps électoral aux Français de l’Hexagone récemment installés sur l’archipel aurait pour effet, si la réforme venait à être adoptée, d’accroitre le poids électoral des forces politiques loyalistes et de d’amoindrir celui de la représentation Kanak. Tout processus démocratique d’accession des indépendantistes au pouvoir deviendrait alors impossible.
Le Gouvernement a très clairement choisi son camp, à savoir celui des loyalistes et de la colonisation.
Par sa méthode autoritaire et son parti pris pour la Nouvelle-Calédonie française, le Gouvernement enterre pour la seconde fois l’esprit des accords de Nouméa et une solution pacifique au « problème kanak ». Malgré les appels au dialogue du FLNKS, le Gouvernement est resté sourd. La voie démocratique et pacifique semble à l'heure actuelle très encombrée. Il appartient à l'État de prendre les décisions qui empêcheront la guerre civile, ce qui serait la pire des issues.
Le Gouvernement porte l’entière responsabilité du climat insurrectionnel de la Kanaky-Nouvelle Calédonie.
Régions et Peuples Solidaires invite le Gouvernement à faire preuve de responsabilité en retirant sa réforme du corps électoral et à reprenant le fil du dialogue avec les représentants des populations Kanaks.
François Alfonsi, Président de Régions et Peuples Solidaires