Le 4 mai dernier, une dizaine de jeunes investissaient un bâtiment inoccupé proche de la gare de Bayonne pour créer un projet en concertation avec les habitant·es et associations du quartier Saint-Esprit. Ce lieu répond à un besoin élémentaire : loger 9 jeunes actif·ve·s (salarié·es et étudiant·es) qui peinent à trouver un logement. Et pour cause, la tension foncière qui sévit sur la côte basque ne cesse de s’intensifier d’année en année.
Après plusieurs chantiers participatifs pour rendre accessible au public ce lieu inoccupé depuis 2015, des activités culturelles ont été mises en place pour faire de ce bâtiment un lieu de rencontres et d’échanges avec les habitant·es du quartier. Il est important de rappeler que Maurizia a aussi vocation à créer un hébergement d’urgence, faire vivre l’euskara (mintza pratika), proposer une offre artistique ouverte à tou.tes mais aussi promouvoir l’éducation populaire (conférences, débats, projections).
Dès le début de l’occupation, le collectif Maurizia a établi un contact avec la mairie de Bayonne et les mouvements travaillant sur les questions de logement et de solidarité (collectif Bâtir des Solidarités, EHBai, gaztetxe Zizpa, collectif Etorkinekin, LAB…). Cette demande de dialogue n’a pas trouvé de débouché côté Mairie ; les membres du collectif Maurizia ont été délogé·es ce matin. EHBai dénonce fermement l’expulsion du bâtiment qu’elles·ils occupaient rue Sainte-Ursule et pense que la mairie de Bayonne doit impérativement répondre aux besoins de ces jeunes qui ne demandent qu’à se loger à Bayonne et construire un projet collectif.
Au vu des problématiques de logement auxquelles fait face le Pays Basque nord depuis de nombreuses années, il est temps de faire preuve de courage politique. L’urbanisme transitoire est l’une des solutions à apporter à la crise du logement. La création de projet tel que celui porté par Maurizia est d’ordre à répondre aux besoins de la population spiritaine et faire émerger des alternatives. C’est une réponse innovante à la crise du logement. C’est une réponse immédiate à une urgence.
Maurizia demande aux pouvoirs publics la réalisation d’un bail intercalaire, qui permettrait de faire vivre ce lieu le temps de la durée de vacance du bâtiment avant son intégration au projet immobilier “Rive droite de l’Adour” dans les prochaines années. EHBai soutient l’initiative du collectif Maurizia. Si nous souhaitons réellement apporter des réponses à la question du logement, il est temps d’écouter la jeunesse qui souhaite vivre et travailler au pays mais ne peut s’y loger.
Le collectif Maurizia à organisé hier matin une conférence de presse pour faire état de leur situation à date et alerter sur leur potentielle expulsion dans les heures à venir. La seule réponse apportée au lendemain de cette conférence de presse a été un délogement par la police. Les pouvoirs publics doivent donc s’emparer de cette problématique au plus vite.