Le processus parlementaire lors de la réforme des retraites a mis en lumière les limites de la démocratie représentative de la Ve République. L’exercice vertical du pouvoir a terni l’image de notre système politique. Les citoyens exigent maintenant un système plus démocratique et plus participatif. Dans le même temps, de nombreux élus locaux réclament un cadre moins contraint et plus de compétences et de moyens pour répondre aux besoins de leur territoire. Il est temps pour le président de la République et le gouvernement de répondre à ces attentes, avec une réforme institutionnelle claire et précise. Cette réforme, réclamée depuis des décennies par l’UDB, ne doit être une énième page de la décentralisation, ou pire un renforcement de la déconcentration, mais un virage qui nous mènera à une organisation fédérale de la République.
Malheureusement, la surmédiatisation de l’ouvrage de Benjamin Morel a montré que les défenseurs inconditionnels de l’État central et du jacobinisme sont encore très organisés et qu’ils ont des réseaux médiatiques importants. Les partis fédéralistes et autonomistes, comme l’UDB, doivent peser de tout leur poids pour faire entendre leur voix.
Nos élus bretons favorables à la fédéralisation ne sont pas en position de force dans les collectivités territoriales, ce qui les empêche de mener une lutte frontale contre l’État similaire à celle de la Corse.
Comment se faire entendre dans un système médiatique et institutionnel largement ancré dans l’écoute et la promotion des organisations nationales ? La réponse est : Régions et Peuples Solidaires (R&PS). Plus qu’une simple plate-forme électorale, R&PS doit devenir une caisse de résonance pour tous les territoires. Avec quatre députés, un sénateur, un parlementaire européen et surtout des dizaines d’élus locaux, R&PS doit se doter d’une boîte à outils pour être diffusée à travers toutes nos institutions, collectivités et corps intermédiaires.
Les expérimentations et actions menées sur les territoires sont ignorées au niveau national. La consultation alsacienne et la collectivité européenne d’Alsace sont des exemples concrets qui illustrent ce manque d’intérêt. Malgré leur pertinence et leur importance, ces initiatives passent inaperçues auprès des décideurs politiques. Pour que ces initiatives soient entendues et prises en compte, il est urgent de renforcer R&PS et d’en faire le porte-voix pour tous les territoires.
R&PS est devenu le parti fédéraliste et autonomiste le plus important de France, en réunissant plusieurs formations politiques régionales sous sa bannière. Il ne s’agit pas de diluer les partis de R&PS dans une organisation lisse. Cependant, pour devenir une force politique majeure, R&PS doit étoffer sa base programmatique tout en respectant les spécificités de chaque organisation politique qui la compose. L’autonomie régionale doit être considérée comme une solution viable pour répondre aux défis politiques, sociaux, économiques et environnementaux actuels. Le fédéralisme peut permettre de mieux répondre aux besoins et aux attentes des citoyens et des territoires, en favorisant une prise de décision plus locale et plus adaptée.
C’est le chemin pour faire entendre notre vision d’un pays plus démocratique, plus participatif, plus équilibré, plus respectueux de l’environnement et des cultures qui le composent.
Lydie Massard, co-porte-parole de R&PS