Ce traité de « réconciliation » est complété en 2019 par celui d’Aix la Chapelle, dit de la « convergence ».
Nous nous réjouissons de la volonté de coopération entre états frontaliers pour garantir la paix sur le continent, mais nous ne pouvons que déplorer l’absence de mention spécifique pour l’Alsace dont la capitale voit sa légitimité à abriter des institutions européennes de plus en plus critiquée.
Unser Land avait interpellé dès 2018 le Président Macron pour qu’il mette en œuvre les mécanismes institutionnels permettant à une Alsace cohérente d’exister pour insuffler dynamisme à cette amitié. En effet, nous sommes dépositaires avec d’autres régions ou pays européens de la langue allemande et d’un noyau culturel commun avec l’Allemagne. Nous n’avons pas vocation à jouer le rôle de l’ultime citadelle de la francophonie à l’Est, mais d'être en capacité de nous réaliser pleinement dans un espace naturel germanique plus fédéral.
Malheureusement, la France nous empêche jouer ce rôle de trait d’union, et le Rhin, malgré la construction européenne, est culturellement plus profond que jamais.
La question des relations franco-allemandes relevant exclusivement de l’Elysée. A titre d’exemple, la préfète du Grand Est, symbole de l’état central omnipotent, prenant même la tête de la conférence de l’Oberrhein.
Il y a 60ans, De Gaulle imaginait le cavalier France prendre les rênes d’une Allemagne réduite au rang de micro Etat occupé d’après-guerre. Mais l’affrontement direct entres blocs de l’Est et de l’Ouest, la guerre froide qui se termina par l'effondrement de l'URSS ne permettra jamais à la fameuse 3ème voie voulue par le général, c’est-à-dire une Europe sous leadership française, de s’imposer comme une véritable alternative crédible.
Désormais, la puissance économique d’une Allemagne vieillissante est mise à mal par le retour de la guerre en Europe et l’influence de la France décline.
Cette petite analyse géopolitique pour signifier que nous sommes entre deux nations qui ont intérêt à s’entendre. Ensemble, ils représentent plus de 150 millions d’habitants et sont de fait les piliers incontestables dans la communauté européenne.
Mais comment croire en une coopération franche et sincère si en pratique, la destruction linguistique et donc culturelle est inscrite dans la constitution française ? Et pour aller plus loin ; que restera-t-il de la fameuse lune de miel franco-allemande en cas de déclin de la capacité financière et économique de l’Allemagne ?
De Gaulle disait « Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. »
Unser Land pense que l’Alsace a un rôle particulier pour dépasser les seuls intérêts immédiats qui ne peuvent conduire qu’au déclassement pour tous dans le monde actuel. Nous ne rêvons pas de grandeur passéiste et réclamons pour nos enfants le droit de disposer des leviers pour dépasser les seuls égoïsmes nationalistes.