Réforme des retraites : l’UDB appelle à manifester le 19 janvier !

Élisabeth Borne vient de proposer son projet de réforme des retraites. Pour l’UDB qui défend la réduction et le partage du temps de travail, il s’agit ni plus ni moins d’un projet de régression sociale dans lequel tout le monde est perdant, particulièrement celles et ceux qui ont des métiers pénibles. Certes, des aménagements sont prévus pour eux, mais il n’en reste pas moins qu’ils devront travailler plus longtemps, comme tout le monde ! Les maigres avancées syndicales de ces dernières années sont donc réduites à néant ou presque.

Cette réforme s’effectue dogmatiquement et ne prend absolument pas en compte la réalité de la société d’aujourd’hui où la moitié des personnes en fin de carrière est au chômage. Plutôt que de s’interroger sur les raisons, le gouvernement s’attaque en parallèle au système d’assurance chômage. Or, en 2022, 25 % des plus pauvres étaient déjà morts à l’âge de 62 ans. Repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans d’ici 2030 à raison d’un trimestre de plus par an dès septembre, montre que cette réforme n’a rien de « juste » puisqu’elle pénalise une fois encore les plus précaires.

 

L’UDB dénonce le refus catégorique du gouvernement de faire contribuer davantage les revenus financiers au financement du système de retraite. Depuis les années 80, la part des revenus du travail (ou revenus d’activité) dans la répartition des richesses produites a fortement reculé au profit des revenus du capital, partout dans le monde. En France, ce mouvement de bascule au profit des revenus du capital, qui s’était stabilisé au début des années 2010, a repris depuis quelques années en raison de choix fiscaux. De même, si le gouvernement promet une retraite minimum à 1200 € (à condition d’être à taux plein), il n’évoque pas la possibilité d’une réduction du plafond des retraites.

 

Il est clair que la réforme ambitionne surtout des départs anticipés et donc une baisse des niveaux de pension avec les décotes. Avec 43 années de cotisation et des débuts de carrière plus tardifs, l’obtention d’une retraite à taux plein s’éloigne pour de nombreux actifs.

 

Le seul lot de consolation pour l’UDB est le maintien du système par répartition, bien plus juste que le système à points qui aurait donné un pouvoir exorbitant au gouvernement qui en fixerait le taux. Pour le reste, on ne peut espérer rééquilibrer le système de retraites en réduisant les cotisations sociales et patronales ! Or, c’est le jeu favori des néolibéraux au pouvoir depuis bien trop d’années. Plutôt que de libéraliser le marché de l’emploi en remplaçant des salariés/employés par des autoentrepreneurs cotisant peu, le gouvernement devrait au contraire s’assurer que tout le monde paye des cotisations car c’est cela la solidarité. Là encore, proportionnellement, il est évident que les plus modestes cotisent plus que les plus riches. C’est d’autant plus important de rappeler cette réalité en Bretagne où se concentrent énormément d’emplois non-qualifiés, notamment dans l’agroalimentaire.

 

Pour toutes ces raisons, l’UDB appelle à se joindre aux manifestations syndicales en Bretagne le 19 janvier.

 

Pierre-Emmanuel Marais-Jegat, porte-parole de l’Union démocratique bretonne