En annonçant qu’il veut des RER dans dix grandes métropoles le président de la République reprend une idée qui est déjà dans les projets de plusieurs d’entre elles, même si elles lui donnent un autre nom.
Cette annonce n’est pas originale. E.Macron a besoin de montrer qu’il est sensible à la question du climat et de la transformation écologique.
R&PS est bien évidemment favorable à tous les projets qui nous rendent moins dépendants des énergies fossiles. Bon nombre de citoyens, d’associations, d’élus et nos partis aussi plaident depuis longtemps pour une politique nouvelle des transports dans nos régions.
Vouloir s’approprier cette idée est habile mais ne règle pas tous les problèmes. Rien ne sera possible si les collectivités (régions, métropoles, départements, communautés d’agglomération, communes) ne disposent pas de plus de moyens et de plus de pouvoirs. Les collectivités souffrent d’une absence d’une véritable fiscalité propre. Les dotations de l’État les rendent dépendantes du bon vouloir du centre.
Ces collectivités, même les plus modestes, ont déjà été contraintes de financer des LGV très coûteuses afin de les relier plus rapidement à Paris. D’autres sont en projet et il nous semble sage des les abandonner au plus vite. L’idée de faire des RER sur un modèle parisien est aussi une façon de compléter les projets de LGV. La priorité pour R&PS est à la modernisation d’un réseau ferroviaire classique mal en point.
Dire comme le fait le ministre délégué aux transports à un grand quotidien parisien : «Les RER métropolitains, c'est l'ouverture de nouvelles lignes de transports publics dans les grandes métropoles, à l'image du Grand Paris » semble une formule magique. Mais Paris doit-il être le modèle pour tous ? Cela ressort d’une conception uniforme de la transformation écologique qui n’est pas la nôtre. C’est aussi un choix politique que nous ne partageons pas c’est à dire celui de la métropolisation des territoires
Enfin, un tel projet ne peut être efficace qu’accompagné d’une révolution en matière de logement, d’urbanisme, d’occupation des sols.
David Grosclaude, porte-parole de Régions et Peuples Solidaires