Les députés de la majorité s’apprêtent à déposer un projet de loi en vue de transformer la CEA en une collectivité à statut particulier, cumulant les compétences du département et de la région.
Le texte serait prêt au débat parlementaire en 2024 et répond à une promesse « électorale » des députés macronistes.
On ne peut que regretter le temps perdu, depuis l’élaboration en 2017 par UNSER LAND d’un projet de CSP selon article 72 de la constitution, reprenant les compétences minimales revendiqués par les députés, mais aussi étendu à nos spécificités telles que la place de notre langue dans l’espace public, le tourisme, le transport, ainsi que de l’ouverture d’un indispensable dialogue avec la Moselle pour la gestion des particularismes partagées (https://www.unserland.org/page/1007931-statut-csp).
Les députés réfutent cependant une loi spécifique à l’Alsace, et préfèrent s’inscrire dans une loi globale pour l’ensemble des collectivités territoriales qui devrait arriver en 2023-2024. Cet ectoplasme tentera de corriger la lamentable réforme territoriale de François Hollande à l’échelle nationale.
Cette succession d’hypothèses, le refus d’inscrire la question alsacienne dans une loi vraiment spécifique, ne laisse pas miroiter des résultats extraordinaires.
Il serait étonnant que ceci permettra de sauver et d’offrir un cadre viable et d’épanouissement pour l’Alsace.
Nos députés, du moins pour ceux sincères car nombre sont dans la stratégie et dans la satisfaction à peu de frais de l’électeur, risquent rapidement d’expérimenter les limites de la décentralisation par la seule différenciation dans un Etat qui propose le nivellement comme seul horizon local.
Martin MEYER / Secrétaire Général