Présidentielle: les régionalistes posent leurs conditions à un soutien

Les régionalistes, réunis dans la fédération de partis Régions et peuples solidaires (R&PS), ont posé mercredi auprès de l'AFP leurs conditions programmatiques à leur soutien à un candidat à la présidentielle, ne renouvelant pas "automatiquement" leur lien traditionnel à EELV.

 

"Nous sommes historiquement liés à EELV mais nous n'avons pas l'impression que la dimension régionaliste soit aussi claire dans la campagne de Yannick Jadot", a expliqué Pèire Costa, directeur de R&PS.

 

Cette fédération avait soutenu "avec enthousiasme" la candidate écologiste Eva Joly en 2012, mais pas Benoît Hamon, le candidat du PS auquel s'était rallié Yannick Jadot en 2017. Les régionalistes avaient néanmoins soutenu EELV, dont la liste était menée par M. Jadot, aux européennes de 2019.

"Nous sommes en phase ascendante, les régionalistes comptent en France", a souligné Pèire Costa. De trois députés qui lui étaient rattachés financièrement au début de la législature, R&PS est passé à 14 députés, dont "l'immense majorité du groupe Libertés et territoires", a argué M. Costa.

 

"On discute avec Yannick Jadot", a-t-il indiqué, espérant arriver à un accord. Mais "dans sa campagne pour l'instant il s'est inscrit dans un régime présidentiel, on ne sent pas que la question institutionnelle est au cœur du projet".

Il a précisé: "Nous ne sommes pas indépendantistes mais pour la non-dépendance, l'auto-déterminaton".

 

R&PS conditionne son soutien à la reprise de ces grandes mesures: le passage à un Etat fédéral, la création d'une chambre haute des territoires avec un réel pouvoir législatif, la fin des "méga-régions qui n'ont aucun sens et n'ont pas permis d'économies d'échelle" ou encore la promotion active des langues dites régionales.

"L'identité est au cœur des débats mais nous sommes aux antipodes de Zemmour, la France est une mosaïque et il faut en accepter la diversité", a déclaré Pèire Costa.