Une économie durable : un impératif

La crise écologique

R&PS considère que la crise écologique est à moyen et long terme la plus grave crise que l’Humanité ait à affronter. Elle nécessite, à très court-terme, des mesures d’un niveau jamais entrepris par l’Homme dans un délai réduit au minimum du fait de 30 ans d’inaction publique. Un changement de paradigme est tout aussi nécessaire qu’urgent. R&PS se place résolument du côté de l’urgence écologique et souscrit pleinement, et sans réserve, aux objectifs de l’accord de Paris et de Glasgow (maintenir le réchauffement climatique à 2°c et si possible à 1,5°c) ainsi qu’aux objectifs du développement durable de l’ONU. Pour cela, un grand plan d’investissement de 500 milliards d’euros par an pendant 5 ans doit être lancé en coopération entre les territoires, le fédéral et l’Union européenne afin de transformer notre économie, notre société, nos moyens de productions et de consommation mais aussi nos moyens de communication, de transports et de production d’énergie.

La politique agricole doit être pensée à partir des réalités des territoires ; ceux-ci, dotés de la compétence première en ce domaine, doivent pouvoir l’exercer jusqu’au niveau européen avec pour objectifs des exploitations à taille humaine et donc, pour les soutenir, doit être réalisé le découplage des aides européennes et/ou nationales d’avec la superficie et la taille des structures. Ce sont de tout autres économies territoriales qui peuvent être bâties, dans le respect des impératifs environnementaux, avec des territoires aptes à faire entendre leur voix pour défendre leurs modes de production, tout spécialement dans le domaine agricole, à l’encontre des solutions préconisées par les affidés des grands intérêts financiers.

  • Adoption au niveau européen d’un plan d’investissement public 100% vert (permettant de respecter l’accord de Paris) de 5000 milliards d’euros sur dix ans associant les territoires, les États membres et l’Union Européenne
  • Révision du cadre législatif européen et français pour que le droit soit en adéquation avec les objectifs de l’accord de Paris et la neutralité carbone du continent en 2050
  • Investissement massif dans les énergies renouvelables et développement des filières industrielles et technologiques territoriales
  • Sortie du nucléaire civil et militaire
  • Réinvestissement dans les transports doux, et notamment les petites lignes de trains à rénover ou abandonnées
  • Investissement dans l’intermodalité pour réduire la dépendance à la voiture
  • Désenclavement des territoires en assurant une continuité territoriale européenne pour les transports, l’approvisionnement de matière première et l’énergie
  • Soutien à un modèle agricole respectant les territoires leurs structures et leurs modes de productions, conforme aux objectifs des accords de Paris, sortie des pesticides et soutien aux circuits-courts y compris transfrontaliers
  • Fin des accords de commerce de libre-échange non respectueux des accords de Paris

Production, consommation et recyclage

Chaque territoire doit être, à terme, à même de produire l’essentiel des biens et services nécessaires à sa population. Il doit également être capable d’en recycler, sur place, une grande partie de ses déchets.

Mise en œuvre de circuits courts, d’achats de proximité ; économie circulaire ; volonté de recyclage, de retraitement, de réutilisation au cœur des processus tant de production que de consommation.

Les monnaies locales mais aussi les labels ou les plates-formes d’échanges peuvent constituer des outils pertinents favorisant une approche territorialisée de l’économie.

  • Soutien à l’économie circulaire et aux circuits courts
  • Développement des monnaies locales ainsi que des indicateurs territoriaux et de qualité

Transports et mobilité

Doter nos territoires pour leur permettre d’affronter les immenses défis de ce siècle c’est aussi leur offrir des solutions adaptées, durables et variées en matière de mobilité.

La multi-modalité doit être le maître mot en matière de solutions locales. Elle doit être bâtie autour de modes doux, le ferroviaire en premier lieu. Chaque territoire doit disposer d’une solution ferroviaire. Non seulement les projets de fermetures des lignes radiales, dites d’aménagement du territoire, doivent être abandonnés mais c’est à un immense plan d’études des modalités de réouverture des lignes capillaires qu’il faut songer. Sur chaque grand axe ferroviaire une réflexion doit être menée afin de définir les solutions optimales car c’est à partir d’une rénovation des offres de dessertes sur ces axes majeurs que devra être reconstruit un réseau capillaire de lignes irrigants l’ensemble des territoires. Les cartes ferroviaires des années 1960 sont une excellente référence pour initier une réflexion.

Le ferroviaire ne sera pas la seule réponse car les solutions sont multiples (voie d’eau, cabotage maritime, covoiturage, pôles multimodaux, vélos musculaires ou à assistance électrique, …).

  • Construction et développement de transports du quotidien dans les territoires pour un développement endogène
  • Sortie de la centralisation de l’aménagement des transports tourné vers Paris et développement de connexions interrégionales directes

Infrastructures et réseaux

Des territoires dynamiques et interconnectés doivent avant tout pouvoir s’appuyer sur des réseaux performants.

La qualité et le dimensionnement des infrastructures liées au transport sont essentiels. Il en va de même pour les réseaux de communication, d’électricité, de gaz, de distribution et du retraitement de l’eau, etc.

Un territoire doit être suffisamment équipé à la fois pour fonctionner correctement, offrir à sa population la possibilité d’y rester vivre, attirer de nouveaux arrivants et communiquer et échanger avec l’extérieur tant efficacement qu’en ayant un impact environnemental le plus faible possible.

 

A titre d’exemple des réseaux de téléphonie fixe et mobile de qualité sont un prérequis indispensable à un développement durable.


Tourisme

La politique touristique doit être de la compétence première de la région et des territoires la composant.

Les impacts du tourisme sur les populations, l’environnement mais aussi les autres secteurs de l’économie locale, sont trop importants pour que son pilotage ne relève pas des autorités locales.

Autant le tourisme « exogène » peut s’avérer destructeur, autant une gestion responsable et raisonnée peut en effet favoriser l’émergence d’une économie touristique durable, responsable, équilibrée et en harmonie avec les besoins des populations, leur cadre de vie, leur culture et leur langue.

  • Promotion d’un tourisme vert et durable. Refus de la politique du « tout tourisme ».
  • Transfert de la compétence tourisme aux régions et aux territoires

Un meilleur partage du temps de travail

R&PS considère que dans un monde fini, la production (et donc la consommation) doit être limitée mais que cela ne peut se faire de façon arbitraire (la loi du plus fort).  Et même si la technologie, et le progrès qui peut l’accompagner, permet d’imaginer un futur moins consommateur de ressources naturelles, les limites biophysiques de la planète ne permettent pas de continuer à produire, consommer, transporter et détruire au rythme auquel nous sommes. R&PS rappelle que l’humanité dans son entièreté, même si cela cache de nombreuses disparités et des responsabilités différenciées, consomme et rejette tous les ans bien plus que ce que la Planète est capable de produire ou d’absorber. Dès lors, nous ne pouvons pas continuer à produire et consommer autant qu’aujourd’hui. Néanmoins, nous ne pouvons laisser mourir de faim une partie de la planète quand l’autre vit dans l’excès. De même nous ne pouvons accepter que le travail, et donc les revenus y afférant, soient restreints à une toute petite partie de la population mondiale. C’est pour cela que R&PS préconise une répartition des richesses, et donc du travail, entre toutes et tous. Les emplois créés, accompagnés d’une baisse des cotisations sociales et patronales conditionnées, permettra de sortir des millions de personnes de la pauvreté, d’augmenter les recettes fiscales nécessaires à de telles mesures sociales et environnementales, à libérer du temps pour les travailleurs.

  • Meilleur partage du temps de travail
  • Conditionnement des baisses de cotisations sociales et patronales aux entreprises (hors TPE) à la création d’emplois et/ou à des mesures salariales