Le référendum qui vient de se dérouler en Nouvelle Calédonie montre qu’en deux ans les partisans d’une Nouvelle Calédonie souveraine sont de plus en plus nombreux (passant de 43,3% à 46,74%, (+3%)). La participation aussi a été plus importante qu’en 2018 (85%), ce qui contraste avec la désaffection électorale enregistrée en métropole.
Un long processus est donc en cours depuis les accords de Matignon de 1988 lorsque Michel Rocard avait mis tout le monde autour de la table de négociations, et depuis l’accord de Nouméa signé en 1998.
Les résultats montrent qu’en Kanaky, les positions sont géographiquement marquées. Nouméa a voté « non » alors que les territoires du nord peuplés en majorité de Kanaks ont voté « oui », encore plus qu’il y a deux ans.
Le pouvoir parisien va devoir prendre en compte ce résultat, non comme un résultat définitif et intangible, mais comme une étape de plus. Il va falloir que la France fasse preuve d’imagination et médiatise cette actualité ultramarine. Elle doit s’engager sur une voie qui permettra à tous les habitants de l’île de prendre en main leur destin. Ce référendum devra être suivi d’une initiative politique forte sous la forme d’une nouvelle consultation, sur un projet original qui rompra définitivement avec une trop longue histoire teintée de colonialisme.