Comme il est de mise depuis le début de la crise, le Premier ministre réunit ce soir les présidents de groupe au Parlement et les chefs des principaux partis politiques pour faire le point sur l’évolution de l’épidémie de COVID-19 et échanger sur les mesures qu’il convient de prendre.
Régions et Peuples Solidaires (R&PS) qui a été destinataire de l’invitation, et c’est une première qu’il faut souligner, participera à la consultation initiée par Matignon.
R&PS se félicite de cette attention. Elle est le signe d’un début de prise en compte du courant politique que nous incarnons, à savoir le « régionalisme ». Le poids politique du régionalisme est incontestablement en net progrès depuis quelques années en métropole, en Corse et dans les Outre-Mer. Régions et Peuples Solidaires compte effectivement plusieurs députés au palais Bourbon dont Messieurs Acquaviva, Castellani, Colombani et Molac qui siègent dans le groupe "Libertés et Territoires R&PS possède également un député européen en la personne de Monsieur François Alfonsi qui siège dans le groupe Verts / ALE. Quant à la majorité territoriale de la Collectivité de Corse, elle se compose de représentants pour la plus part membres d'organisations adhérentes à Régions et Peuples Solidaires (Femu a Corsica et le Partitu di a Nazione Corsa) dont le président du Conseil Exécutif Gilles Simeoni.
R&PS participera donc au tour de table et sera représenté par le député breton Paul Molac qui plaidera pour une gestion de la crise en 4D :
- Une gestion DIFFÉRENCIÉE : les décisions doivent être adaptées, au cas par cas, aux réalités de chacun des territoires, sans choisir à priori une échelle géographique et donc un type de collectivité territoriale. Les méga-régions, trop grandes, confondant des réalités différentes, telles que le Grand-Est, la Nouvelle Aquitaine ou l’Auvergne-Rhône-Alpes, par exemple, créées en janvier 2015 par la Loi relative à la délimitation des régions ne sont pas adaptées à la gestion de crise et ne peuvent donc pas être le chef de file contre l’épidémie de COVID.
- Une gestion DÉCENTRALISÉE : c'est au plus près des territoires de leurs spécificités et de leur identité qu'il faut décider. La première vague a démontré qu'une approche centralisée depuis Paris manquait d’efficience et de réactivité du fait des pesanteurs de la technostructure de l’État d’une part et de l’inadaptation aux réalités de terrain d’autre part.
- Une gestion DÉMOCRATIQUE : ce sont les élus, responsables de leurs décisions devant les citoyens qui doivent décider et non les préfets nommés par le gouvernement et répondant à des consignes depuis Paris déconnectées des territoires.
- Une gestion qui DÉPASSE le cadre des États : le virus ne connaît pas de frontières entre les États. Il circule librement, en même temps que circulent les personnes. Là où des flux transfrontaliers existent, comme en Catalogne par exemple, le COVID doit être combattu en associant les élus de part et d’autre de la frontière.
Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires