Faute d’un accord de compromis entre le Royaume Uni (RU) et l’Union européenne (UE) dans les tous prochains mois, le 1er janvier 2021 le Brexit risque de se traduire par une exclusion des eaux territoriales sous souveraineté du RU pour les navires de pêche immatriculés dans l’UE. Un tel scénario signifierait une réduction drastique des zones de pêche, donc des possibilités de capture, pour toutes les communautés de pêcheurs de la façade atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord. Deux conséquences dramatiques en résulteraient :
- une nouvelle catastrophe sociale et économique dans les territoires maritimes concernés,
- des conflits en mer pour l’accès à la ressource halieutique, avec le spectre d’un retour aux batailles navales qui avaient cours avant la mise en place de la Politique Commune des Pêches dans les années 1980-90.
Au plan politique, il faut craindre qu’une telle situation profite aux forces d’extrême droite qui sont les plus hostiles à la fois à l’Europe et à l’autonomie des peuples sans Etat et des régions. En outre, elle créerait dans les territoires de l’UE les plus concernés un climat défavorable au retour dans l’UE de territoires comme l’Ecosse, le Pays de Galles ou la Cornouailles britannique qui ont pourtant toute vocation à y revenir si leurs peuples le souhaitent.
Dans ce contexte inquiétant, la fédération Régions et Peuples Solidaires propose à l’Alliance Libre Européenne :
- de prendre l’initiative d’une journée de mobilisation populaire dans les territoires de l’UE concernés, en particulier ceux qui sont représentés à l’ALE (Galice, Pays basque, Occitanie, Bretagne, Flandre…). L’objectif de cette action serait d’obliger les institutions de l’UE à traiter le dossier de la pêche comme un dossier prioritaire, en particulier dans le cadre du Brexit. La coordination entre les territoires porterait sur le choix de la date, à prévoir avant décembre 2020, et sur la communication en direction des médias à l’échelon des Etats et de l’Union européenne. Les formes d’action, quant à elles, seraient laissées au libre choix de chaque territoire ;
- de définir une stratégie d’élargissement de la mobilisation au-delà des partis membres de l’ALE, qui pourrait intégrer les familles d’acteurs suivantes : les organisations professionnelles représentatives des pêcheurs, les collectivités locales, les associations de collectivités y compris à l’échelon européen (exemple : la Conférence des Régions Périphériques Maritimes et ses commissions géographiques), les syndicats de salariés, les autres organisations politiques démocratiques… ;
- de créer un outil de communication électronique ad hoc, de type blog, à la fois simple et fonctionnel, pour faciliter les échanges et la concertation dans la phase de construction de l’action et pour favoriser la communication vers les médias et la société civile dans un second temps.