Aujourd'hui, le Parlement européen a adopté à une très large majorité (505 voix pour, 119 voix contre et 69 abstentions) une proposition de plan de relance et de transformation de l'économie européenne pour lutter contre la crise actuelle. Cette proposition est ambitieuse et révolutionnaire.
Ambitieuse car le Parlement européen propose un plan massif de 2000 milliards d'euros composé de subventions, de prêts et de prises de participation pour lutter contre la crise économique provoquée par la pandémie du Covid-19, ses conséquences notamment sociales et sanitaires mais aussi pour préparer l'avenir en investissant massivement dans la transformation durable de nos sociétés, la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité, le numérique, les secteurs industriels stratégiques tout en relocalisant certaines productions en Europe et en renforçant la convergence entre les territoires.
Révolutionnaire car plus de la moitié de ce plan sera composé d'aides directes financées par l'émission d'obligations européennes garanties par le budget européen et remboursées par la création de nouvelles recettes fiscales européennes que ce soit en taxant les géants du numérique, les multinationales, les transactions financières mais aussi les activités polluantes.
Alors que le Conseil, et le Conseil européen, représentant de l'Europe des États, est incapable de trouver un accord pour sortir de la crise parce qu'il est profondément divisé sur le besoin de renforcer la solidarité européenne et que la Commission européenne, l’exécutif européen, peine à faire la moindre proposition de plan de relance, le Parlement est donc la première institution à présenter un plan complet pour sortir le continent de la pire crise économique depuis un siècle.
Quasiment 70 ans jour pour jour, après la Déclaration du Mosellan Robert Schuman, un des Pères de l’Europe, le Parlement a décidé de suivre l'esprit et la lettre de cet acte fondateur européen. Dans sa déclaration du 9 mai 1950, Robert Schuman a dit : "L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble: elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait". 70 ans après, le Parlement européen est donc passé des mots aux actes.
Régions et Peuples Solidaires se félicite du vote et demande que la Commission européenne et le Conseil européen suivent le Parlement européen dans ses propositions. Renforcer les mesures sanitaires, relancer l'économie, venir en aide aux plus fragiles et aux plus pauvres des personnes et des territoires à travers un vrai plan de relance et de transformation de nos économies en mettant le projet européen, la solidarité et la justice fiscale et territoriale au cœur de ce plan est plus que nécessaire, c’est désormais une obligation !
R&PS souhaite que ces obligations-Schuman, qui pourraient être émises pour 70 ans, soient la preuve que "la solidarité de fait" chère au Père fondateur de l’Union Européenne devienne enfin réalité.
Roccu GAROBY
Co-Porte-Parole de Régions et Peuples Solidaires