Le 12 décembre 2019, l’armée algérienne, hors de tout cadre légal, a imposé au pays une pseudo élection présidentielle avec des candidats qui font tous partie du système autoritaire et corrompu, en place depuis plus de 60 ans. Cette « élection » avait pour seul but de donner une façade civile au pouvoir militaire qui constitue le pouvoir réel en Algérie.
Cette élection a été rejetée massivement par le mouvement populaire qui manifeste chaque semaine depuis le mois de février dernier pour exiger le départ de ce système et pour l’avènement d’une réelle démocratie et le respect de la pluralité, des droits et des libertés fondamentales.
Au soir du 12 décembre 2019, d’après les résultats fournis par le Gouvernement, le taux de participation a été particulièrement bas (moins de 40% en moyenne) et près de zéro participation en Kabylie, une région amazighe peuplée d’environ 10 millions d’habitants.
Dans ce contexte, la légitimité de ce scrutin et celle du nouveau « président » élu est très contestable. Le nouveau « président » ne peut donc pas gouverner le pays.
Régions et Peuples Solidaires appelle les hauts responsables algériens, y compris les militaires, à se ressaisir en mettant fin à leur aventure et à rendre la parole et la souveraineté au peuple. Comme le demandent les manifestants depuis presque une année, l’armée doit rentrer dans ses casernes et le pouvoir doit être transmis à une nouvelle génération de dirigeants susceptibles de répondre aux aspirations profondes des populations à la paix, à la démocratie, à la transparence, au respect de la diversité et de l’état de droit. Il y va de l’intérêt supérieur du pays.
Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires