Pour les retraites, mobilisons-nous !

Emmanuel Macron, s’appuyant sur les conclusions du Comité de Suivi des Retraites proclamait, lors de la campagne pour la présidentielle en 2017, que « les perspectives financières permettent d'envisager l'avenir [des retraites] avec « une sérénité raisonnable ». Toutefois, alors qu’il affirmait ne pas vouloir toucher au système par répartition (garant, c’est lui qui le dit, de la solidarité intergénérationnelle), qu’il ne « ferait pas d’économie sur le dos de ceux qui sont à la retraite », que le système « continuera à tenir compte de la diversité des carrières », dans le même temps, il annonçait souhaiter réformer les retraites en instaurant un régime universel « où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé ».

La réforme, en cours d’élaboration mais entr’aperçue grâce au rapport Delevoye, mettra à mal le système par répartition en obligeant à recourir à des assurances complémentaires, allongera, de facto, l’âge de départ à la retraite et supprimera les régimes spéciaux, sans véritablement prendre en compte les spécificités de certaines situations. 

 

Selon toutes les études et projections, cette réforme, prototype de ce que peut espérer un système économique néo-libéral, paupérisera les futurs retraités. Elle pénalisera les carrières courtes et les carrières accidentées de chômage ainsi que les faibles revenus.  

 

Pour Régions et Peuples Solidaires, la réforme des retraites s’inscrit dans un contexte inquiétant de dégradation des services publics notamment dans les hôpitaux et l’éducation nationale mais également dans un contexte de recentralisation. Le système de retraite universel sera, en effet, contrôlé par l'État seul, alors qu'aujourd'hui il est cogéré avec les « partenaires sociaux ».

 

Une réforme des retraites est sans doute nécessaire mais nous refusons qu’elle se fasse sur le dos des futurs retraités d’une part et qu’elle reproduise les inégalités de revenus d’autre part, notamment entre les femmes et les hommes, et entre les catégories sociales.

Les moyens financiers existent. Ils doivent être mobilisés pour lutter contre la pauvreté et pour réduire les écarts de revenus.

La réforme, enfin, doit être conduite sans ébranler le système de péréquation et guidée par un souci d’équité économique et sociale.

 

Régions et Peuples Solidaires appelle, par conséquent, à la mobilisation le 05 décembre.

 

Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires