A l’occasion de la 36e édition des journées européennes du patrimoine qui se déroule ce week-end, le ministère de la culture, pour la France, a décidé de mettre en exergue, et nous nous en réjouissons, les « Arts et les divertissements » parmi lesquels figurent le théâtre, le cinéma, la danse, le cirque ainsi que certaines pratiques physiques et festives.
Nos territoires, métropolitains et ultramarins, regorgent de pratiques culturelles populaires et originales. Certaines sont classées à l’inventaire du patrimoine immatériel de l’UNESCO. C’est le cas, entre autre, du Fest-Noz en Bretagne, de la Paghjella en Corse ou du Gwoka en Guadeloupe.
Toutes ces richesses culturelles et patrimoniales sont encore parfaitement vivantes en France malgré la menace de disparition qui pèse sur nombre d’entre elles. Les cultures de nos territoires, parfois renvoyées au rang de folklore, sont souvent exclues des programmations officielles et des scènes dites nationales. Ceci est aggravé par la marchandisation de la culture et le fait que le ministère de la culture, chaque année, dépense 139 euros par Francilien contre 15 pour les habitants des autres régions.
Pourtant la France qui, avec le « Loto du Patrimoine », a su faire preuve d’ingéniosité pour assurer l'entretien de ses monuments, et a su également se mobiliser pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, délaisse son patrimoine immatériel !
L’Europe a tout son rôle à jouer dans la préservation de ce patrimoine commun de l’humanité. Dans cette même logique, l’Europe devrait encourager des programmes de valorisation et d’échanges autour des cultures et du patrimoine immatériel de nos territoires. Enfin, les collectivités territoriales qui possèdent toutes, encore, une compétence « culture » devraient investir pleinement ce champ de compétence en s’engageant concrètement dans des projets qui valorisent et protègent leur patrimoine matériel et immatériel.
Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires