Le moment est venu de renouveler des concessions hydro-électriques en Savoie, et dans les autres territoires de l’hexagone. Les enjeux sont multiples. Ils sont trop importants pour que le choix de la gestion se fasse de manière opaque, selon un schéma centraliste, comme on partagerait un gâteau à un repas d’oligarques.
L’attribution de cette ressource d’intérêt public doit se faire avec les élus territoriaux, avec un droit de regard des habitants du territoire concerné, en solidarité avec les autres parties intéressées.
Les enjeux sont multiples : il s’agit de produire une énergie d’une très grande valeur : à la fois stockable, décarbonée et non-nucléarisée ; il s’agit aussi d’assurer la sûreté de ces installations industrielles dont la dangerosité est évidente ; il s’agit encore d’assurer la disponibilité de l’eau dans les bassins versants pour divers usages : eau potable, agriculture, tourisme, refroidissement de centrales nucléaires… dans un contexte de réchauffement climatique et de pénurie.
L’eau est un bien commun vital, tout autant qu’une ressource économique de grande valeur. Il est inacceptable que les populations avoisinant les barrages en soient dépossédées et ne subissent que les inconvénients de cette exploitation industrielle.
Nous portons ici à connaissance l’exemple du renouvellement des concessions des barrages de la vallée d’Aoste. Celui-ci s’est concrétisé par la création dans les années 2000 d’un service public régional : la compagnie Valdotaine des Eaux (CVA Spa) détenue à 100% par le conseil de Région autonome de la Vallée d’Aoste, dont le siège social est à Chatillon. La société produit annuellement 2700GWh (chiffres 2017).
Les principes de fédéralisme et de subsidiarité doivent s’appliquer à la gestion de l’eau. Pour des raisons d’efficacité et de justice territoriale, les ressources attachées à un lieu doivent être gérées depuis ce lieu. La répartition de la ressource eau en fonction des besoins des populations des bassins versants doit se faire selon un schéma de coopération inter-régionale, et non selon les règles opaques inhérentes aux organisations centralistes et jacobines.
Disposer les centres de décision sur le territoire de production, plutôt qu’en région parisienne, est le gage d’une organisation durable et adaptée aux besoins, permettant aux populations locales d’accéder aux emplois et de bénéficier des retombées économiques.