En proie aux flammes, la cathédrale Notre Dame de Paris est aujourd’hui dévastée. C’est une perte patrimoniale et monumentale désastreuse qui nous rappelle la fragilité de notre héritage culturel, hélas, trop souvent délaissé.
L’émotion du sinistre atténuée, un constat s’impose désormais : parmi ceux qui versaient des larmes sur les cendres de Notre Dame, il y a aussi ceux qui se réjouissent chaque fois que d’autres monuments se consument lentement. Nous voulons parler de nos langues et nos cultures qui sont des monuments qui accueillent comme elles peuvent des milliers d’années d’histoire, des millions de pages de littérature et des millions de jours de l’histoire de l’Humanité.
Alors bien évidemment il va falloir reconstruire Notre Dame de Paris comme il aurait fallu le faire pour tout autre monument de cette importance et de cet âge qui aurait brûlé, mais il faut aussi de la cohérence. Le patrimoine matériel et immatériel sont souvent des choses qui se mêlent : Notre Dame ne serait pas ce qu’elle est sans Quasimodo et Victor Hugo.
La langue alsacienne et mosellane, la langue arpitane, la langue basque, la langue catalane, la langue corse, la langue bretonne, la langue occitane, les langues amérindiennes, etc. sont autant de cathédrales qui brûlent. Mais pour ce patrimoine-ci en péril, l’État n’intervient pas où alors seulement pour jouer les pompiers-pyromanes. Car en France, rappelons-le, les langues dites régionales ne bénéficient d’aucun cadre législatif. Et les moyens financiers alloués sont de l’ordre du palliatif.
La culture, monumentale ou immatérielle est indivisible. Partout, elle doit être traitée avec les mêmes égards.
Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires