L’Union démocratique Bretonne exprime sa colère et son inquiétude alors que s’ouvre demain le procès contre les leaders et prisonniers politiques catalans.
Plusieurs chefs d’accusation sont mis en avant contre les accusés : rébellion (qui implique l’usage de violence), sédition et détournement de fonds publics. Or, non seulement ces accusations sont fausses et ont été créées de toutes pièces pour justifier les dites charges, mais elles ont de plus été réfutées par les juridictions belges, écossaises et allemandes lorsque ces dernières ont refusé d’extrader en Espagne l’ex président Puigdemont et les ministres en exil sur le fondement de rébellion et sédition en raison de l’absence totale de violence des accusés.
En novembre 2018, le procureur espagnol a officiellement accusé Oriol Junqueras, l’ancien vice-président Catalan de rébellion et requis une peine de 25 ans de prison à son encontre. Les ex-ministres du gouvernement catalan Joaquim Forn, Jordi Turull, Josep Rull, Raül Romeva et Dolors Bassa risquent tous une peine de 16 ans d’emprisonnement. Jordi Cuixart et Jordi Sànchez, respectivement président et ancien leader des deux principaux mouvements de la société civile catalane, ainsi que Carme Forcadell, ancienne présidente du parlement catalan, sont passibles quant à eux de 17 ans d’emprisonnement en tant que «promoteurs et leaders» de la rébellion.
Pourtant, ces personnes n’ont commis aucun crime, autre que d’avoir mis à exécution le mandat confié par le peuple qui les a portés au pouvoir. A la suite de l’échec d’un accord avec le gouvernement espagnol, les dirigeants catalans ont donc proposé à la population de s’exprimer sur son avenir, de manière démocratique et pacifique par le biais d’un référendum.
Le conflit entre l’Espagne et la Catalogne est de nature politique et en tant que tel, il nécessite une réponse politique et non judiciaire, qui n’apportera aucune solution pacifique à la résolution du conflit, d’autant que de lourds soupçons pèsent sur l’impartialité des juges chargés de l’affaire.
L’UDB appelle l’Union européenne à réagir face à ce procès inéquitable. Les Etats européens, si prompt à dénoncer et agir face aux dérives autoritaires au Vénézuela, ferment les yeux lorsque les droits fondamentaux sont bafoués au sein même de l’Europe.
Loin de concerner seulement les neuf accusés, ce procès est en réalité celui du peuple catalan, dont le seul reproche qui peut lui être adressé est d’avoir voulu exercer le droit des peuples à disposer d’eux-même, mentionné pourtant dans le premier article de la charte des Nations-Unies.
L’Union Démocratique Bretonne réaffirme son soutien au peuple catalan et aux neufs accusés de ce long procès qui s’ouvre demain, et appelle à la mobilisation de la communauté internationale et de tous les démocrates pour que soient respectés en Espagne les droits et libertés fondamentales.
Victor Gallou
Responsable des affaires internationales de l'UDB