Catalogne : Le procès de la Honte !

Dans quelques jours commencera, à Madrid, le procès de la Honte. L’Espagne, sa justice et ses relents de franquisme inquisiteur vont mettre sur le banc des accusés, en violation de tous les droits fondamentaux, des hommes et une femme qui n’ont pour seul tort que d’avoir fait vivre pacifiquement la démocratie.

 

La Honte

  

Rien, rien, absolument rien ne justifie que les prisonniers politiques catalans soient aujourd’hui devant la justice et encore moins d’avoir déjà passé 10 ans (en cumulé) derrière les barreaux.

 

Rien, rien, absolument rien ne permet à la justice espagnole de poursuivre les élus catalans et les leaders de la société civile si ce n’est la vengeance d’État qui n’a finalement jamais disparu depuis la mort de Franco.

 

Rien, rien, absolument rien ne peut être reproché aux Catalans qui ont démontré, depuis des années, pour ne pas dire des décennies, leur envie de démocratie, de paix et de dialogue quand l’Espagne n’a répondu que par la violence, l’autoritarisme et le refus du dialogue.

 

La justice belge et allemande ont déjà répondu : il n’existe rien qui justifie des poursuites et quand bien même des poursuites devraient avoir lieu, rien ne justifie l’emprisonnement préventif dont ils sont victimes.

 

Ce procès est donc un procès politique, un procès inique, un procès antidémocratique qui doit être dénoncé par tous les démocrates, quel que soit leur point de vue sur l’indépendance de la Catalogne. Le futur de la Catalogne sera décidé par les Catalans eux-mêmes, mais les droits fondamentaux sont l’affaire de tous.  

Ce procès est surtout le procès de la Honte. La Honte de l’Espagne, et en premier lieu son Roi, qui ne sait pas parler à la Catalogne, aux Catalans et à leurs responsables démocratiquement élus. La Honte d’une caste politique espagnole qui a répondu aux demandes légitimes et légales des Catalans par la violence et les coups de bâton. La Honte d’une justice enfin, qui n’a toujours pas tourné la page du franquisme et qui a décidé d’organiser cette mascarade à Madrid.

 

L’Europe complice

 

Si, depuis le 1er octobre 2017, l’Espagne s’enfonce dans le déni démocratique, les dérives autoritaires et la partialité de sa justice, l’Europe, elle, a brillé par son absence, son silence et sa complicité.

 

Son silence complice et donc coupable a été et est toujours assourdissant. Son inaction complice et donc coupable a été et est toujours inacceptable.

 

Assurément, le refus de l’Europe de prendre parti, non pas pour les Catalans, non pas pour les indépendantistes, non pas pour les prisonniers politiques catalans, mais pour le respect des droits fondamentaux, de la démocratie et du droit à l’autodétermination des peuples, droit universel, imprescriptible et inaliénable, est une faute politique historique impardonnable.

Mais ne nous mentons pas, cette Europe-là, celle de Juncker, de Tusk et de Tajani, c’est aussi l’Europe de tous les États, et en premier lieu la France de Macron, qui ont serré les rangs derrière l’Espagne de Rajoy.

 

Si Rajoy est le seul responsable des coups de bâton, le 1er octobre 2017, le silence des autres chefs d’État et de gouvernement, de la Commission européenne ou du Conseil européen fait d’eux des complices de ces violences policières.

 

La liberté n’a pas de prison

 

Si la justice espagnole est la seule responsable de la violation des droits fondamentaux dont sont victimes les élus catalans et les leaders de la société civile catalane, le silence des autres pouvoirs en Espagne et en Europe fait d’eux des complices de cette justice politique.

Ce procès n’a pas lieu d’être, ce procès est une honte absolue, c’est tout simplement un acte politique. Mais si la justice a le pouvoir d’emprisonner des hommes et des femmes, y compris sans aucun fondement comme actuellement, rien, rien, absolument rien ne pourra arrêter la soif de liberté du peuple catalan car il n’existe pas de prison pour la liberté.

Visca Catalunya lliure ! Liberté pour les prisonniers politiques et les exilés catalans !

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Roccu GAROBY

Porte-Parole de Régions et Peuples Solidaires