Cela fait des décennies que des vagues incessantes d’immigrants du sud tentent de rejoindre l’Eldorado européen par tous les moyens. Ces dernières années le mouvement migratoire semble s’accélérer et rien ne semble pouvoir l’arrêter, pas même la peur de la mort. Les drames à répétition notamment en Méditerranée ont poussé certaines ONG européennes à mettre en place des bateaux de sauvetage des migrants. Mais que peuvent l’Aquarius, le Sea Watch, le See Fuchs, le Lifeline et l’Open Arms dont les capacités se limitent à quelques centaines de places face à des dizaines de milliers de migrants ? D’autant plus que, une fois secourus, aucun Etat européen ne souhaite accueillir ces migrants. De manière honteusement égoiste, les gouvernements refusent l’accostage des navires humanitaires tout en les repoussant vers d’autres côtes. L’Europe se ferme et rehausse ses remparts tout en confiant moyennant finances, à des Etats de la rive sud de la Méditerranée peu soucieux des droits humains, la tâche de bloquer les migrants chez eux.
Autant dire que ni les gouvernements européens, ni les ONG n’offrent des solutions acceptables et pérennes aux questions migratoires.
Pour ce qui nous concerne, nous savons que ce qui pousse à l’exil les citoyens du sud de la planète et notamment d’Afrique, c’est la misère socioéconomique, les privations des droits et des libertés fondamentales, la répression et les violences sous toutes leurs formes. Et cette situation chaotique qui étouffe la vie au quotidien, trouve son origine dans les systèmes dictatoriaux et corrompus et la poursuite du pillage des ressources des pays pauvres par les pays riches et le soutien apporté par ces derniers aux dictatures du tiers-monde. Les pays du nord et notamment européens sont donc en grande partie la cause des migrations du sud vers le nord.
En conséquence, si l’on veut ralentir de manière très significative l’immigration, il est indispensable de favoriser les conditions d’une vie libre et décente dans les pays sources d’émigration et dans ce but, il est impératif et urgent de :
- Mettre un terme à la spoliation des ressources des pays pauvres,
- Cesser tout soutien aux dictatures,
- Conditionner de manière effective les relations bilatérales et multilatérales au respect d’un processus de construction de l’Etat de droit et au besoin accompagner ces Etats dans ce processus,
- Condamner et sanctionner diplomatiquement et financièrement les Etats fautifs de violations graves des droits de l’homme et des libertés fondamentales,
- Soutenir systématiquement et fermement les défenseurs des droits.
En définitive, il s’agit de faire en sorte que les habitants des pays du sud ne soient pas condamnés à l’exil et puissent bénéficier comme partout dans le monde, du droit de travailler et de vivre au pays.
Bayonne, 25/08/2018