La réponse est tombée lors d’une session parlementaire de questions au gouvernement: non, la circulaire interdisant l’usage du ñ ne sera pas réécrite. Loin d’une bourde ou d’un oubli, le texte officiel interdisant certains prénoms bretons est donc confirmé par le pouvoir exécutif.
Le droit même de choisir le prénom de leur enfant est refusé aux parents du petit Fañch, et le sera à d’autres. Comment ne pas se révolter contre cet abus de pouvoir?
Dans le même temps, les autorités académiques indiquent que les lycéens et collégiens qui ont décidé de passer certaines épreuves en breton ne verront pas leur copie corrigée par des professeurs brittophones! L’administration a décidément bien du mal à accepter que plusieurs langues co-existent sur le territoire de la République.
Alors que La République en Marche, la créature d’Emmanuel Macron, se présente volontiers comme un parti libéral-progressiste, on voit en réalité que ce libéralisme se limite au monde économique. Pour certaines questions de société, le macronisme relève d’un modèle autoritaire et ethnocentré, hélas représentatif de l’histoire des relations entre l’Etat et les citoyens en France. Sur la question des langues dites régionales, le macronisme se pose en héritier du « très vieux monde » des rois capétiens et du régime de la Terreur.
En outre, la mise du ñ au ban de la société française contredit de façon évidente la posture soi-disant pro-européenne d’Emmanuel Macron et de La République en Marche, car aucun autre Etat en Europe n’a la prétention d’imposer à une de ses communautés linguistiques historiques une orthographe qui n’est pas la sienne!
Pour protéger les droits fondamentaux des brittophones et le patrimoine linguistique de toutes les Bretonnes et Bretons, l’Union démocratique bretonne estime qu’un statut de co-officialité est indispensable. Seule cette garantie juridique protégerait les locuteurs du breton contre l’arbitraire et les excès de zèle de fonctionnaires qui se comportent parfois comme des administrateurs coloniaux.