Mercredi 30 mai, l’Assemblée Nationale a adopté en première lecture le projet de loi “pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous“.
Ce texte comporte quelques avancées plutôt audacieuses comme l’interdiction des bouteilles plastiques dans les cantines, l’obligation de servir des repas issus de l’agriculture biologique ou locale dans les restaurants collectifs publics ou encore l’interdiction des produits phytopharmaceutiques contenant des substances de la famille des néonicotinoïdes ou plus timides comme l’augmentation de l’affectation de la surface agricole utile à l’agriculture biologique mais de 15% seulement d’ici la fin 2022.
Mais il comporte aussi quelques gros “oublis“ comme l’amélioration de l’étiquetage pour les consommateurs sur les OGM et la qualité nutritionnonelle des aliments, l’interdiction de traiter à proximité des habitations ainsi que celle d’utiliser le glyphosate.
Le glyphosate est un herbicide puissant inventé par la société Monsanto. Sa production est réalisée à partir de manipulations chimiques non naturelles. C’est un désherbant non sélectif, de la famille des pesticides, qui agit sans distinction sur l’ensemble de la végétation. Le glyphosate est un produit toxique, dangereux pour l’Homme et pour l’environnement qu’il faut par conséquent interdire.
Emmanuel Macron a fait la promesse de le bannir mais pas maintenant ; dans trois ans seulement. Avec ce projet de loi, il avait l’opportunité d’engager l’agriculture sur le chemin de la modernité. Sans doute contraint par les lobbyings de l’agro-industrie, le président de la République, soutenu par son premier ministre et le ministre de l’agriculture, a préféré surseoir.
Le temps joue en défaveur de la biodiversité et du climat. La transition écologique doit avancer plus clairement. On ne peut plus se satisfaire de demi-mesures ou de décisions reportées à demain. Il faut agir maintenant et avec ambition.