Pour un transport ferroviaire de tous les jours et d’utilité publique

Le transport ferroviaire dans l’Hexagone est en déshérence. Le maillage se rétracte, les lignes de proximité, jugées non rentables, sont supprimées et les liaisons transversales régionales et interrégionales sont quasi inexistantes. Tout ou presque passe par Paris. La fracture territoriale s’accroît et en l’absence d’alternative crédible au “tout auto“ les enjeux climatiques, environnementaux et sanitaires se font de plus en plus pressants. Seules les Lignes à Grande Vitesse, qui ne font que rapprocher quelques grandes métropoles de la capitale ont les faveurs de l’Etat alors que ce sont elles, les LGV, qui sont à l’origine de la dette abyssale de la SNCF. La politique ferroviaire française, engluée dans une culture et des pratiques hypercentralisées est dans une impasse. Une réforme s’impose donc.

Le ferroviaire est un élément majeur de l’aménagement du territoire. C’est aussi un outil au service de la lutte contre le réchauffement climatique. Parce-que sa vocation est par nature d’utilité publique, il doit être placé sous la responsabilité des pouvoirs publics.

Le réseau doit rester dans le domaine public mais dévolu aux régions à l’exception des lignes à grande vitesse. Le transfert de compétence doit s’accompagner du transfert de moyens financiers adéquats. Les régions doivent obtenir des compétences fiscales propres, pour assumer les charges d’entretien et le développement de leurs réseaux. Une redevance régionale sur les flux routiers en transit pourrait-être envisagée sur la base du volontariat, pour soutenir le report modal de la route vers le train et d’autres moyens de transport plus efficients en matière de développement durable.

 

Les pouvoirs publics doivent être libres d’organiser à leur guise le transport des marchandises et des voyageurs notamment à travers des délégations de services publics. La fin de situation de monopole de la SNCF ne doit pas être un prétexte pour faire du dumping social. Un accord de branche garantissant une protection optimale des salariés du ferroviaire devrait d’ores et déjà être en négociation pour s’imposer à terme à tous les opérateurs.