Mardi 17 avril, pour la première fois depuis son élection, Emmanuel Macron est venu débattre devant un Parlement démocratiquement élu. La monarchie présidentielle française ne permettant pas le débat entre les parlementaires français et le Président de la République, c’est donc au Parlement européen qu’a eu lieu ce débat.
Emmanuel Macron est venu à Strasbourg pour se draper dans le rôle qu’il a choisi d’avoir depuis le début de son mandat, celui de leader de la relance européenne. Et en parlant d’Europe qui protège, de libertés individuelles, de réformes démocratiques, de souveraineté environnementale, de diversité culturelle, de budget européen plus important, il est difficile de ne pas apprécier tout ou partie de ce discours. Pourtant si on considère l’écart grandissant entre les discours et les actes d’Emmanuel Macron en France, on ne peut que s’inquiéter du discours qu’il vient de tenir car il ne se traduira pas en actes.
Comme l'a fait remarquer, à juste titre, le coprésident du groupe écologiste et régionaliste au parlement européen, Philippe Lamberts, la France qui refuse de reconnaître la diversité de ses territoires et de ses cultures, se permet encore de donner des leçons en matière de respecter de la démocratie et de la diversité. "Unie dans la diversité": voilà la belle devise de l'Union Européenne que la France devrait faire sienne, en premier lieu.
Régions et Peuples Solidaires défend résolument un projet européen qui respecte le droit des peuples, notamment à disposer d’eux-mêmes et promeut un autre modèle économique ainsi que la justice sociale.
De plus, R&PS est convaincu qu’entre les eurobéats qui adulent le marché et sa toute puissance et les eurosceptiques qui adorent les États-nations et toutes leurs violences, il existe l’idée, le rêve d’une autre voie qui mène vers une autre Europe. Une Europe qui préfère soutenir un peuple qui lutte pacifiquement pour ses droits à Barcelone plutôt que de soutenir la violence policière d’une Espagne en pleine dérive autoritaire. Une Europe qui est démocratique, durable et diverse, prenant en compte tous ses territoires. Bref, une ‘‘Europe des peuples et des régions’’.
Cette Europe nécessitera assurément un nouveau Traité qui devra être débattu publiquement et démocratiquement ratifié par les peuples d’Europe mais l’urgence démocratique, écologique, économique, sociale et culturelle nous oblige à utiliser l’ensemble des leviers déjà existant pour préparer l’avènement de cette Europe des peuples. C’est en tout cas, ce que Régions et Peuples Solidaires fera lors des prochaines élections européennes.