Aujourd'hui le Peuple corse a adressé à la France et à l'Europe une illustration sereine de la confiance et de l'élan populaires que délivre une véritable démarche démocratique.
À trois semaines d'un autre scrutin en Catalogne, provoqué par le chef d'un gouvernement central et d'un parti auquel les enquêtes d'opinion promettent un score historiquement bas, c'est aussi un message de modernité démocratique que les Corses ont collectivement adressé à tous les démocrates européens. Oui un autre ordre politique est possible et souhaitable, lorsque les candidats sont représentatifs du peuple qu'ils aspirent à représenter et qu'ils placent l'intérêt général de leur pays au-dessus de toute autre considération.
En seulement deux années d'un mandat intensif passées aux manettes de l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, les élus nationalistes ont su engager des réformes en profondeur, que les Corses attendaient depuis des décennies, en matière de politique linguistique, d'aménagement du territoire ou de transport, tout en apportant la preuve de leur sérieux dans la maîtrise des finances publiques. Aujourd'hui, ils proposent un projet novateur et ambitieux à la population, qui l'a plébiscité. Bien entendu, il conviendra d'attendre que le second tour, s'il doit avoir lieu, vienne confirmer l'élan du premier.
Les Corses ont donc montré la voie, ils n'entament que le début du chemin, mais nous devons nous aussi en Bretagne prendre la même direction. Nous aurons un exemple pour nous inspirer.
Il est temps que tous les élus bretons qui en ont assez de devoir plier face aux oukases des partis parisiens larguent enfin les amarres et se mobilisent pour obtenir les moyens de répondre aux besoins des territoires et aux attentes de la population. Les élus bretons ne doivent plus cautionner ici les ponctions budgétaires affectant les collectivités locales. Il ne faut plus plus accepter que la Bretagne et sa population soient les sacrifiés du centralisme de l'État français comme le montrent les données officielles de la commande publique. En 2015, celle-ci s'élevait à 1 858 € par habitant en Île-de-France,
pour seulement 1 016 € en Région Bretagne, soit un différentiel sur une seule année de 2.75 Mrd€ au détriment de la Région Bretagne (l'équivalent de deux fois le budget de la région). Il faut dire ASSEZ ! CA SUFFIT !!! Et surtout se mobiliser et agir pour que ça change.
Certains ont choisi le parti du Grand Paris et les gaspillages d'argent public qui vont avec. Nous, nous choisissons le parti de l'autonomie de la Bretagne.
Pour vivre et travailler en Bretagne, décidons en Bretagne !
Nil Caouissin : porte parole de l'UDB
Christian Guyonvarc'h : "ancien vice-président du Conseil régional de Bretagne et rapporteur du budget"
Annaig Le Gars : "ancienne conseillère du Conseil régional de Bretagne"